Daido Moriyama (né en 1938) est largement reconnu comme l'un des photographes japonais les plus importants et les plus influents. Issu du mouvement Provoke des années 60, qui remettait en question, notamment par ses publications, les formalités artistiques rigides de la scène photographique japonaise de l'époque, il a créé une œuvre très innovante et profondément personnelle, illustrant souvent ce qu'il considérait comme l'effondrement des valeurs traditionnelles dans le Japon d'après-guerre.

 Né en 1938 à Osaka, Moriyama s'installe à Tokyo en 1961 et devient photographe indépendant à part entière en 1964. Fortement influencé par son contemporain Shomei Tomatsu, ainsi que par le travail de William Klein à New York, les sérigraphies de journaux d'Andy Warhol et les écrits de Jack Kerouac, ses images se caractérisent par une esthétique noir et blanc granuleuse et contrastée, ou « are, bure, boke » (granuleux, flou, flou), se concentrant sur les parties méconnues de la ville et la nature fragmentaire des réalités modernes.

 Ce livre opportun, qui sera le seul aperçu de l'œuvre de Moriyama actuellement disponible en anglais, comprendra une introduction de Simon Baker, conservateur de la photographie à la Tate, et deux textes récemment traduits sur l'artiste : « The Myth of the City » de Koji Taki ; et « Reconsidering “Grainy, Blurry, Out-of-focus” » de Minoru Shimizu, qui a été publié pour la première fois dans le livre photo fondateur de Moriyama, Farewell Photography, et traduit en anglais ici pour la première fois.