La galerie Jakopič présente la plus grande rétrospective de milieu de carrière de Klavdij Sluban, l'un des photographes slovènes les plus célèbres au monde. Pour l'exposition « Ailleurs ici », l'artiste et la commissaire d'exposition Marija Skočir ont conçu une sélection inédite de cycles présentant des moments forts de plus de trois décennies de l'œuvre de Sluban à travers plus de 150 photographies. L'exposition est accompagnée d'une photomontographie complète.
 Né à Paris de parents slovènes, Sluban a passé son enfance à Livold, près de Kočevje, avant de revenir à Paris où, après des études de littérature anglo-américaine, il s'est initié seul à la photographie argentique noir et blanc. Cette façon unique de créer des images demeure aujourd'hui encore sa marque de fabrique. Il s'est lancé dans la photographie indépendante en 1992 avec une série de portraits de poètes slovènes. Témoin de la guerre des Balkans, il a délibérément choisi de travailler comme artiste plutôt que comme photographe documentaire. La photographie est devenue son mode de vie, combinant les deux pôles de son identité franco-slovène et nomade.
 Son travail s'étend des espaces confinés des prisons pour mineurs en France, en Europe de l'Est, en Amérique centrale et latine, aux vastes paysages de ses voyages à travers le monde, marqués par la solitude, le silence et la contemplation profonde. Il photographie des jeunes en prison depuis 1995 et organise des ateliers photo pour les jeunes détenus afin de partager sa passion et de leur donner l'occasion de s'exprimer de manière créative dans un environnement souvent désespéré.
 Le chemin d' Ailleurs à Ici n'aurait pas pu exister sans les voyages les plus importants, les plus longs et les plus extrêmes, véritables clés de voûte du langage d'auteur si singulier qui rend la photographie de Sluban si raffinée et reconnaissable. Parmi ces voyages, nombreux sont ceux qui coïncident dans le temps et l'espace, chacun représentant une expérience inédite, comme ses longs voyages sur les chemins de fer transsibérien, transmongol et tibétain, déjà présentés dans les séries D'Est en Est et Transsibériades , ainsi que ses séjours dans des conditions extrêmes et des lieux reculés et isolés comme les îles Kerguelen.
 La distance qui l'intéresse le plus et qu'il franchit n'est pas la distance géographique, ni celle qui le sépare de son sujet, mais celle qui le sépare de son appareil photo. Sa façon de photographier est impulsive et intuitive, souvent en mouvement, sans aucune étude psychologique du sujet. Seule compte la netteté du sentiment de symbiose avec le regard qui coupe la vision du cliché. Les photographies de Sluban sont des paysages habités par tous les sens, ce qui se reflète également dans la conclusion contemplative de l'exposition, où l'image du torii d'un sanctuaire shinto de l'île d'Itsukushima est complétée par un paysage sonore qui transmet une expérience holistique de la neige et du Japon, deux des motifs les plus poétiques de Sluban.
 Klavdij Sluban expose ses projets photographiques holistiques et continus dans les plus grands festivals, musées et galeries internationaux du monde entier, souvent complétés par des livres et autres publications photographiques remarquables. Ses œuvres font partie de collections nationales et d'institutions du monde entier, et il a reçu de nombreux prix prestigieux en photographie.

 Toutes les photographies présentées ont été imprimées à l'aide de techniques analogiques et numériques spécialement pour cette exposition, en tant que don de l'artiste au Musée et aux Galeries de Ljubljana.

 L'exposition est accompagnée d'une monographie photographique exhaustive. La deuxième édition internationale, revue et augmentée, de l'ouvrage, qui rassemble environ 150 œuvres de Sluban, est accompagnée d'un texte d'expert de Marija Skočir, commissaire de l'exposition et rédactrice en chef de la publication.