Très intimiste, poétique et riche en traits autobiographiques, l'œuvre de Claude Cahun, et notamment sa photographie, est difficile à catégoriser. Son œuvre photographique est principalement connue pour ses autoportraits performatifs des années 1920. Dans ces œuvres, Cahun explore constamment les frontières du genre par l'utilisation de costumes et de robes variés.
 Son appartenance au mouvement surréaliste est transcendée par une inspiration très baudelairienne et une quête d'un mythe personnel. Elle ne cherche ni à provoquer ni à créer un spectacle. C'est une quête d'elle-même, dans un jeu constant de miroirs et de métamorphoses, entre fascination et répulsion, dans une œuvre composée en grande partie d'autoportraits.
 De son amour du théâtre, elle tire une véritable passion pour la mise en scène, tant pour elle-même que pour d'autres objets. Ses installations sont précurseures de photographes contemporains comme Alain Flescher et d'artistes visuels comme Christian Boltanski.
 Son autobiographie en images accorde une place importante à l'identité sexuelle : Cahun souhaitait appartenir à un troisième genre indéfini, à cheval entre homosexualité, bisexualité et androgynie. Lorsqu'il ne se photographie pas, il tourne son objectif vers ses homologues masculins et féminins, capturant des portraits empreints de tendresse : Suzanne Malherbe, Sylvia Beach, Henri Michaux, Robert Desnos, entre autres.
 Claude Cahun a créé une œuvre discrète et sensible, peu connue à son époque (elle ne sera véritablement reconnue qu'en 1992). Ses poèmes visuels constituent une œuvre originale, unique en son genre, dont la diffusion fut très limitée.