Au fil des pages de photographies, on dirait presque un papillon solitaire voletant, traversant sans cesse la mer en direction de Miyakojima. En feuilletant les pages, on sent que le regard de Fujiwara, et celui du papillon nocturne, commencent à fusionner avec celui de son défunt père. On réalise qu'ici, à Miyakojima, c'est une sphère sacrée. Pour le papillon qui vole d'avant en arrière, entre la vie terrestre et l'au-delà, ce monde et l'éternité, c'est un lieu à sa mesure.
 Atsushi Fujiwara déclare : « Sans la photographie, mon désir d'expression, dispersé en fragments en moi, n'aurait jamais pu se concrétiser. » Histoire et mémoire, du Japon, son pays natal, de sa famille, associations et connexions, formes des choses, perception sensorielle des ruelles et des habitants, rêves et inconscient, pensées sur la vie de ceux qui ne sont plus, temps perdu, souvenirs…
 Passé et présent se mêlent dans l'ombre et la lumière sur une feuille de papier photographique, dans un album photo. Ce lieu constitue également un autre « lieu » des photos d'Atsushi Fujiwara. On pourrait même parler d'un « monde onirique de l'âme ». Butterfly had a Dream se trouve dans ce monde onirique. Depuis l'Antiquité, le papillon est un « symbole de l'âme ».