En 1956, William Klein publie NEW YORK, l'un des livres les plus importants de l'histoire de la photographie. Cet ouvrage provoque une véritable révolution. Rompant avec les tabous et les traditions de ce médium, Klein développe une manière radicalement nouvelle de photographier, inventant un style violent et graphique mêlant humour noir, critique sociale, satire et poésie. « Pour la première fois, écrit le poète et critique Alain Jouffroy, la photographie a marqué l'évolution des rats visuels. Klein développe la quasi-totalité des thèmes abordés plus tard par le Pop Art et le Nouveau Réalisme… »
Le livre, dont le titre original était NEW YORK IS GOOD & GOOD FOR YOU, est devenu une légende, une entrée dans les catalogues de livres rares… et introuvable. C'est pourquoi un groupe de six éditeurs européens, avec des partenaires japonais et américains, a planifié une réédition. La conception et le contenu de cette nouvelle version ont considérablement changé : près d'une centaine de pages supplémentaires et des dizaines de photos inédites. Peintre, photographe, cinéaste, Américain à Paris, William Klein échappe aux cases, aux catégories, aux mouvements. Né à New York en 1928, Klein a grandi dans les rues mal famées de Manhattan, faisant la navette entre les jungles de tableaux noirs, les écoles expérimentales, les salles de billard et le Museum of Modern Art. À dix-huit ans, il est diplômé du City College de New York et, à vingt ans, après avoir servi deux ans dans l'armée américaine en Europe (dont un à la Sorbonne !), il s'est installé à Paris pour devenir peintre. Il a brièvement travaillé avec Fernand Léger et, au début des années cinquante, a réalisé des fresques murales cinétiques pour des architectes italiens, s'imprégnant au passage de l'histoire visuelle européenne, de Masaccio au Bauhaus. En 1954, après six années d'expérimentation en peinture, graphisme et photographie abstraite, il retourne à New York, où il se lance dans une relation d'amour-haine complexe avec sa ville natale, qui se transforme en une aventure photographique unique. Mi-étranger émerveillé, mi-New-Yorkais averti, il entreprend de documenter sa vision sur pellicule dans un journal photographique.