Initialement publiée par Bedford Art en 1991, cette nouvelle édition, éditée par la galerie Rat Hole en 2008 à 1 000 exemplaires, est aujourd'hui l'un des livres les plus recherchés de Masahisa Fukase, un chef-d'œuvre de la photographie japonaise, mais aussi mondiale. Il est curieux qu'après la révolution qu'a connue la photographie japonaise dans les années 1960 avec le collectif Provoke, où certains livres photo comme « A Language to Come » (Le langage qui reste à venir) de Takuma Nakariha, aient fait clairement allusion à cette nouvelle forme de récit visuel qui rompait avec tout style narratif jusqu'alors. Que ce soit précisément ce Karasu ou « Solitude of Ravens » de Fukase, qui a perduré au fil du temps, avec une séquence classique, presque cinématographique, pourrait-on dire. Les photographies sont placées sur la page blanche ou impaire, cette position restant inchangée tout au long du récit.
 Une histoire qui, au fil des pages, finit par devenir étouffante pour le spectateur, un regard inconfortable, peut-être trop proche de celui d'un corbeau. Un oiseau associé aux mauvais présages depuis l'Antiquité…