Aftersun est un petit échantillon de l'obsession de Pol Viladoms pour les architectures abandonnées et les modèles de construction et d'urbanisme liés à l'exploitation touristique. Parmi eux, les parcs aquatiques se distinguent, auxquels il a consacré trois lustres de voyage, de recherche et d'exploration. Cette quête a conduit l'auteur à parcourir des distances toujours plus grandes : de la Méditerranée à l'Adriatique, puis à la mer de Crète, aux côtes du Japon et de la Californie, visitant plus de 50 lieux.

 Liés au tourisme balnéaire et de soleil, les parcs aquatiques ont commencé à peupler notre littoral dans les années 1980 et 1990, offrant de nouvelles sources de divertissement exubérant à proximité de la mer. Ils sont apparus comme une extension, un ajout orthopédique à la nature elle-même, conçus pour répondre à un type de consommation touristique qui n'est rien de moins qu'une forme d'extraction du territoire, transformant le paysage en un autre produit, consommable et jetable. Le manque de planification et d'analyse a conduit à la surconstruction, puis à la fermeture et à l'abandon prématuré de nombre de ces parcs, causés, en partie, par la concurrence et par l'évolution vers une consommation touristique plus durable et « authentique ».

 Les photographies sont accompagnées de fragments d'images tirées de cartes postales (des parcs aquatiques eux-mêmes) collectées ces dernières années. Par leurs formes, leurs couleurs et leurs motifs, ces compositions établissent un nouveau dialogue temporel avec l'œuvre de l'auteur et redonnent vie à ces espaces avec nostalgie, nous ramenant ainsi à nos souvenirs d'enfance [ ], cet instant flottant de bonheur et de jeu partagé, transformé en appel à la propagande pour le prochain visiteur.

 Extrait du texte de Beatriz Escudero, inclus dans le livre.