« Longue vie aux mariés » est la deuxième revue de mes archives de mariage. Plus de 2 500 mariages depuis 1979 me donnent parfois l'impression d'être un prêtre, ou un juge se fiant à des preuves photographiques, car j'avoue être complice de tout, mais je maintiens ces conclusions.
 J'assure et j'atteste que les témoignages que je fournis n'ont pas été recueillis dans l'Espagne cachée et profonde, mais au grand jour. Ils témoignent d'événements quotidiens qui se déroulent à la surface, en plein air, à la campagne, la plupart du temps, et pas si loin de nous, dans des lieux où la photographie s'est démocratisée et popularisée depuis longtemps, où l'album de famille a survécu aux temps modernes, où les sujets consomment les images comme ils respirent, sans se soucier de l'opinion de ceux qui vivent cachés au plus profond des grandes villes.
 Et pour répondre aux questions fréquentes, je vous promets que je n'accrocherai rien aux murs la veille du mariage. Ce n'est pas nécessaire. Les images sélectionnées sont réelles et ont été livrées dans des albums à l'époque. Si mes photos sont exubérantes, c'est parce qu'elles appartiennent à un monde exubérant : nous, les Murciens, sommes plus nord-africains que sud-européens, et la joie ambiante engendre un caractère ouvert, tolérant et amusant. Inutile d'inventer quoi que ce soit. Les clés pour comprendre ma façon de travailler avec l'appareil photo doivent se trouver dans mon parcours, car je me sens incapable de séparer la photographie de ma propre biographie.
 Il était une fois…
 (Texte de Juan de la Cruz Megías)