Lauréat du prix Paris Photo PhotoBook of the Year, 2016
 Les premiers colons surnommaient la Californie « l'État d'or » et « le pays du lait et du miel ». Si l'ironie est évidente aujourd'hui (étalement urbain, villes-villages et bidonvilles), l'endroit est plus difficile à distiller ou à visualiser, que ce soit comme un paradis cliché ou comme sa disparition. Il y règne une étrange harmonie lorsqu'on le considère dans son ensemble : le sublime, le psychédélique, l'autodestructeur. Comme tous les lieux, il est imprévisible et contradictoire, mais à des extrêmes. Cultures et histoires cohabitent, le beau côtoie le laid, le rédempteur côtoie le désespoir, le tout sous une lumière étrange et singulière, aussi transcendante que crue.
 Les images de ce livre débutent dans le désert à l'est de Los Angeles et se propagent vers l'ouest à travers la ville, pour aboutir au Pacifique. Ce mouvement général vers l'ouest fait allusion à la soif d'eau, ainsi qu'à l'expansion originelle de l'Amérique, qui commença à l'est puis se développa vers l'ouest pour atteindre le Pacifique, accomplissant ainsi sa destinée « manifeste ».
 Les personnes, les lieux et les animaux du livre existaient avant l'appareil photo de Halpern, mais il a tissé ces photographies dans une œuvre de fiction ou de fantaisie : une structure, une séquence et un montage qui, comme Los Angeles elle-même, sont sur le point de s'effondrer sous le poids de sa propre masse aux formes étranges.